VOYAGE MONGOLIE 2010

Nombre total de pages vues

lundi 8 novembre 2010

03- EN RUSSIE


Samedi 22 mai

7h...il fait beau. Arrêt des comptes précédents, mise à jour du carnet de route, et en voiture pour Kursk.



 Vers 11h change en ville et quelques courses dans un marché couvert pittoresque. A 13h nous  trouvons un sympathique resto au bord de la route de Voronez. Bon repas mais la difficulté de communication avec nos hôtes nous amène a  voir arriver 4 plats sur la table au lieu des deux choisis! Peu importe, nous avons des « tupperwaere »!
La route est encore bonne toute la journée. A 18h nous arrivons à Voronez. Le temps de faire le plein (entre 0,42  et 0,48€ le litre!...quel bonheur!) et de traverser cette ville relativement importante et nous nous engageons direction Saratov par la M4 vers le sud Est.
 Une dizaine de km plus loin à Aleksiéébra nous tentons de voir à quoi ressemble une route rejoignant Penza directement par Tambov, ce qui nous éviterait le détour par Saratov. Les premiers kms sont encourageants. Nous tenterons donc cet itinéraire demain après le bivouac de cette nuit, installé dans un petit village un peu à l'écart de la route.(Xrenovoé N51° 40.426 E39°34.45).













Dimanche 23 mai

Ce matin, grand beau. Nous parcourons sans problème les quelques 600 kms nous séparant de Penza via Tambov. La route acceptable dans l'ensemble demande toute fois une certaine attention car des tronçons assez dégradés surgissent sans prévenir...nous ne regrettons pas le choix de cet itinéraire.
Au sortir de Penza, après une dizaine de km sur la route de Samara, nous élisons domicile devant la superbe petite église à peine terminée d'un petit village sur la droite de la route M5 (N53°13.695 E45°22.967).














Là, nous sommes accueillis par « Anna »la sacristine (ou peut-être religieuse?). Une heure ½ durant, nous tenterons de converser par dictionnaire interposé...Au début en visitant la petite église, puis dans le camping-car ou nous rejoint sa maman qui nous offre une grande bouteille de lait. Leur ravissement à toute deux n'a d'égal que leur émerveillement à découvrir cette petite maison.
Elles acceptent avec un plaisir non dissimulé les petits gateaux que nous leur offrons ainsi que 4 peluches pour les petits enfants ...peut-être?

Lundi 24 mai

Alors que nous nous apprêtons a lever l'encre, et que Anna et sa mère nous disent au revoir, le Pop arrive au village. Nous lui sommes présentés et par trois fois recevons sa bénédiction. Ceci nous donne du cœur au ventre pour faire un peu de ménage et de lessive à côté du puy du village.




La route  jusqu'à Samara comme d'habitude alterne les bons et mauvais passages. Le paysage assez peu varié se déroule à travers de très grands espaces avec d'immenses champs jamais clôturés mais toujours alternés avec de petites forets et bosquets. L'ensemble est plutôt plat, assez peu vallonné. L'habitat est très dispersé et les petits villages ou nous cherchons nos bivouacs ne sont qu'un ensemble épars de maisonnettes positionnées sans aucun plan d'ensemble apparent...
Partout, l'accueil est sympathique et l'impossibilité de communiquer aisément devient vite frustrant.
Ce soir à nouveau, à peine arrêtés dans un village à quelques km de Samara, nous sommes invités à prendre le thé chez une « voisine » qui va ensuite nous confier à une copine chargée de nous amener visiter la petite église. Là, à nouveau le couple des  « sacristains » nous fait visiter les lieux et le début de chantier d'une petite école.

Mardi 25 mai  

Nous avons découvert avec plaisir les commentaires de quelques uns d'entre vous. Cela fait plaisir, nous vous en remercions et vous invitons à ne surtout pas vous en priver!!
Après ce nouveau bivouac bien calme dans notre village (N53°22.783 E50°20.398) nous nous détournons ce matin d'une quarantaine de km vers le sud pour rendre visite à cette gigantesque Volga. qui baigne Samara. Les quais dans la ville sont à maints endroits aménagés en grandes plages. Déjà beaucoup de maillots de bain et strings alors qu'il fait bon, mais sans plus! 


Le cyrillique commence à rentrer ce qui simplifie la circulation, mais pas les conversations, car notre vocabulaire est toujours aussi basique!
Storoyé Yermakova est le petit village ou, en quette d'un bivouac,  le hasard nous dirige. Nous n'avons pas sitôt commencé, à l'aide de notre « petit formulaire  » à demander la permission  à un brave petite dame qui ne sait manifestement pas lire , qu'un monsieur qui travaille devant sa maison nous ouvre en grand son portailet nous invite à y placer la voiture. 


A peine arrêtés nous voici dans la maison d'IRIC et sa femme GOULDAR. La vodka est servie en même temps que la table se remplie de victuailles de bière et de thé. Le dictionnaire passe de mains en mains et la «conversation » s'engage...

Peux de temps après arrive un amie parlant un peu anglais.


Iric et Gouldar courent de tous côtés et nous voici invités à prendre un sauna qui sera à nouveau suivi d'une petite collation.
Tout le monde tombant de sommeil, nous déclinons l'offre d'une chambre dans la maison et regagnons nos appartements respectifs. 
Quelle soirée!!!..

Mercredi 26 mai

Petit déjeuner sous forme de gros repas, fin de lessive pour Robert et c'est la photo de nous quatre réunis dans la cour auprès du Camping-car.
Notre bien modeste cadeau d'adieu sera cette dernière photos plus une  d'hier au soir, tirée sur papier dans le camping-car à l'aide de la petite imprimante photo portable de Gérard. L'émotion est palpable.
Iric doit partir à son travail et Gouldar nous invite à repasser par chez eux lors de notre retour... ce n'est pas la route prévue...(mais...sait on jamais!!!).

 Fins prêts pour le départ, le camping-car commence sa sortie de la cour. Robert se précipite devant la maison sur la petite ruelle en terre battue, caméra en main pour filmer oubliant du même coup son linge dans la cour. Gouldar s'en apercevant, s'est beaucoup amusée de cet incident.

Nous atteignons en fin de matinée les abords de Ufa. La route est de plus en plus souvent assez dégradée. De toute façon nous nous y attendions et sommes même étonnés d'avoir jusqu'à présent aussi bien roulé.
Début de changement dans le paysage qui toute la matinée a été vallonné et commence cette après midi a presque offrir un aspect de moyenne montagne par endroits; nous sommes au début des contreforts de l'oural.
Nous trouvons notre bivouac en bordure du village de « SIM »  campé auprès de la rivière portant son nom. Moustique garantis, mais bel emplacement.










Jeudi 27 mai

Nous attaquons la traversée de la base de l'oural. Le relief y est très doux et les altitudes des plus modestes (entre 400 et 650m sur le trajet routier).
La pluie dont nous avions oublié l'existence depuis notre entrée en Russie, refait son apparition.

Arrivée à Tchéliabinsk en tout début d'après midi. Nous irons malgré la pluie, faire un tour en ville en nous promenant sur la rue Kirova; une rue piétonne jalonnée par des statues de personnages locaux en bronze et grandeur nature.
C'est devant un thé et une part de pizza, que nous prenons conscience des deux heures de décalage horaire: subitement, le gouter devient diner! Nous en sommes actuellement à quatre heures d'avance.
Encore le temps d'assister à une répétition générale d'une manifestation militaire en plein centre ville et il ne reste plus qu'à trouver un bivouac dans le premier village venu en sortie de ville. Un café, nous autorise un stationnement au dos de l'établissement, loin de tout bruit. (N55°14.012 E61°35.799)

Vendredi 28 mai

Avec le nouveau décalage horaire, il est huit heures lorsque nous émergeons. Sur la route  pour Kurgan, le temps est menaçant. Le décor vient subitement de changer. Les grands espaces cultivés rencontrés jusqu'à présent ont fait place à une nature plus sauvage ponctuée de nombreux lacs au sortir de Tchéliabinsk puis petit à petit de petites forêts de bouleaux espacés de marécages et plus rarement de quelques espaces cultivés.
Le relief a disparu, la montagne est déjà finie; décevant cet Oural! Au carrefour de deux routes, alors que la pluie est de plus-en-plus menaçante une suite de samovars fumants nous inspirent une petite halte de quelques minutes pour déguster un thé bien chaud et une sorte de crêpe roulée. Il fait presque froid et la pluie commence à tomber ce qui nous relance sur la route. Dés l'après midi, le temps s'arrange et le soleil réapparait. Arrivée à Kurgan, après quelques courses, nous faisons laver notre carrosse ce qui n'est pas un luxe. Gérard se met en quette de la poste et nous quittons la ville vers 19 h pour trouver refuge une dizaine de km plus loin sur la route de Omsk, dans un petit village nommé Zaliesovskiï. (N55°27.296 E65°35.846).






...minuit tapante...toc!toc!!toc!...police....papiers....pas très plaisant en plein sommeil.

Samedi 29 mai

Huit heures 30 nous partons Petit rêve de Gérard, voir passer le transsibérien! Les rails sont souvent assez proches, mais pour l'instant pas de train en vue!!!
Nous retrouvons ce matin quelques grandes cultures éparses dans un décor redevenu plat; l'Oural est déjà loin!
Etant dans une région couverte ne nombreux étangs, nous cherchons une possibilité pour rincer du linge. Mais les accès sont marécageux et donc peu accessibles. Nous recherchons au long de quelques villages des puits ou autres fontaines, mais les femmes venant tirer l'eau à des citernes agricoles nous fait supposer qu'il y aurait des problèmes d'eau?


En milieu d'après midi nous sommes à Ishmil, petite ville située juste au dessus de la pointe la plus au nord du Kazakhstan. Nous n'avons pas emprunté l'axe directe Kurgan / Omsk, car çelà nécessitait un visa pour seulement les quelques 150 km a effectuer chez les Kazaks.
Devant l'entrée d'une « supérette » ou nous désirons faire nos courses , nous sommes accueillis par le gérant de la petite salle de danse mitoyenne. A peine finies les présentations, nous nous retrouvons avec en main,  un verre de vodka, une pomme et du raisin tout droit sortis de l’épicerie.
Etre Français semble faire impression!
Sortant de la ville, alors qu'éclate un bel orage nous trouvons place pour bivouaquer au village «Pléchkobo » (N56°09.855 E069°40.940).

Dimanche 30 mai

Grasse matinée! Nous nous levons à 8h. Il pleut. A 9h30 après le plein d'eau sous les parapluie, nous prenons la route pour Omsk. A cet endroit nous aurons terminé le contournement de l'extrémité nord duKazakhstan..
Pour le déjeuner, depuis quelques jours nous faisons halte dans un de ces petits cafés ou il est possible de se refaire une santé pour 3 ou 4 € avec une soupe et un plat de viande  accompagné de légumes ou pâtes..Ces points de restauration ne sont guère plus nombreux que les petits villages disséminés un tous les 50km environ. Entre ces lieux d'habitation, d'immenses espaces d'une toundra souvent marécageuse, de quelques champs labourés très vastes eux aussi et dont la couleur noire tranche  sur tout le reste. Pas le moindre relief et un horizon qui s'arrête aux fréquentes petites forêts de bouleaux.
En ce moment, alors que nous roulons, le soleil tente une petite percée. Omsk n'est plus qu'à 30km et nous espérons pouvoir y trouver une connexion pour vous faire parvenir ces nouvelles.

NB: Merci à ceux qui suivent attentivement le blog et nous permettent de corriger quelques fautes au travers des commentaires.(ex: le diesel à 42€ le litre!!!)

Addendum: Arrivée à Omsk vers 16h. Un jeune nous indique une connexion "free Wifi" dans la cafétéria d'un magasin Ikea. Donc il n'y a pas que Mac-Donald qui offre ce service.

Il fait froid et ça sent presque la neige. Pour pouvoir visiter la ville demain matin nous sommes en train de bivouaquer en pleine ville dans un parking au dos d'un groupe d'immeubles. Et oh! miracle, une connexion Wifi non sécurisée, nous offre ses services. C'est ainsi que vous avez droit à ce petit supplément!
Nous avons sommeil: Bonne nuit à tous...

Lundi 31 mai

Nous avons passé la nuit en pleine ville, sur un petit parking très  calme au dos d'un groupe d'immeubles.  L'ordinateur y  a décelé hier au soir une connexion WiFi non sécurisée.


Donc on a fini de mettre en ligne des photos pour le blog et lançons quelques mail. Nous contactons  entre autre Acha, une correspondante  Mongole, faisant office de tour-opérator à.Ulaanbaatar.  Robert l'avait reçue chez lui lors de son passage en France en décembre 2009. Des amis ayant effectué un voyage en Mongolie l'été dernier avaient  utilisé ses services..
Ce matin elle nous répond  en nous rassurant sur la météo actuelle en Mongolie;. Trois ou Quatre jours de pluie ce mois de mai! Donc, pas de changement de programme: nous filerons sur la frontière ouest après Novosibirsk.
Avant de reprendre la route, petit tour  à pieds dans Omsk,



déjeuner « à la maison » puis en route...
Une heure de route et Gérard annonce au vue de sa carte GPS: « la lignedu  transsibérien est toute proche ».
En effet, tout à coup, dans un brusque virage à gauche, un passage à niveau avec feu rouge clignotant apparaît droit devant à quelques 200m.
Cap sur les rails. Interrogatoire de la gardienne du passage qui fini par avouer l'imminence de l'arrivée de ce mythique transsibérien en provenance d'Irkousk.
Et tout excités, comme deux gamins, (les mauvaises langues diront: « comme deux vaches... ») nous assistons quelques minutes plus tard à cet événement espéré depuis plusieurs jours. Le tout est dans la boîte, nous pouvons repartir en paix....
Ce soir  diner et bivouac au milieu des camons sur le parkink d'un petit resto à Kochkul (N55°15.982 E77°11.805)

Mardi 1 juin

Contre toute attente, la nuit n'a pas été bruyante,  et ce matin il fait grand beau! La route est toujours goudronnée et même depuis Omsk bonne à l'exception de très rares et courts tronçons ne nécessitant presque jamais de rouler en dessous de 60 kmh.
Plaines immenses et marécageuses délimitées par ces uniques bouleaux.


Une grande monotonie qui semble déteindre sur les quelques habitants croisés, d'apparence assez introvertis. Les contacts sont beaucoup moins spontanés qu'ils ne l'étaient avant la Sibérie.
Les seuls usagés de la route sont des camions, des camions et encore des camions.


Les voitures sont beaucoup plus rares. Quant aux camping-cars ils sont totalement inexistants et même d'une existence inconnue. Nous n'en avons croisé qu'un seul depuis la sortie de la Pologne.
Inutile de dire que nous suscitons beaucoup de curiosité avec notre véhicule.
Onze heures à nos montres. Petit arrêt pour le thé du matin. Un petit resto s'annonce. Lorsque nous y arrivons, beaucoup de camions et de cars sont garés. Dans la salle du resto la queue à un self-service!! Nos yeux se portent sur la pendule accrochée au mur: 12 h. nous avons encore changé d'heure sans nous en apercevoir. Nous avons donc donc maintenant 5h de décalage avec la France.
Après déjeuner, petit tour dans les bâtiments adjacents. Nous y trouvons, toilettes, douches et machine à laver. Inutile de dire que nous nous installons pour quelques heures...


Nous sommes au niveau de Liébiédiévka (N55°14.431 E080°08.482).
Encore 100 km de route et à 19h nous demandons l'hospitalité dans un tout petit village à l'écart de la grande route. Nous sommes à Sévostian (N55°05.481 E081°33.935). Après deux tentatives infructueuses (du moins le pensons nous...car notre Russe n'est pas encore bien au point!), Irina, une fermière nous ouvre sa petite cour de ferme.


Nous lui offrons quelques petits gâteaux.
Petit tour au mini magasin dans la maison voisine pour tenter de dégeler l'atmosphère par une prise de contact plus directe. La vendeuse et son fils de 12 ans rient de bon cœur en écoutant Gérard se démener avec les chiffres à l'aide de son petit guide de conversation, il semble que le courant passe.



Quelques temps plus tard, alors que nous dinons, on frappe à notre porte. Notre hôtesse et son mari nous offrent  un grand pichet de lait tiré tout fraichement, une douzaine d'œufs et un gros pain encore tout chaud....! Incroyable!

Mercredi 2 juin

….et ce n'est pas fini! En plein petit déjeuner...toc toc toc! Irina est là et s'empresse de monter à bord car les moustiques attaquent violemment depuis hier au soir. Nous avions préparé notre dernier saucisson pour le lui offrir..mais avant même notre premier geste d'accueil, sont déposés sur la table deux paires de chaussettes en très grosse laine, un petit drapeau Russe et une poche plastique pour emballer le tout.
.(Message perso: Sylvie, tes produits sont désormais connus jusqu'en Sibérie !!!!)
Nous ne sommes plus maintenant qu'à une centaine de km de Novosibirsk; nous prenons la route vers 9h. Arrivée vers midi. 
A la recherche d'un plan de la ville, nous finissons par atterrir dans un garage ou le patron nous accueille chaleureusement. Ayant sans doute bourlingué pas mal et en tout cas passé cinq ans à Cuba en tant que militaire de l'armée rouge, il baragouine Italien, Espagnol, Allemand et quelques mots de  Français.
Ne trouvant pas l'hôtel ou paraît il nous pourrions utiliser les services d'un parking, après déjeuner nous retournons le voire pour plus amples renseignements.
Sollicitant seulement un service lavage voiture pour remercier notre garagiste de son aide, nous repartirons de chez lui avec un véhicule « plus blanc que blanc », les pleins et pneus vérifiés, chaque employé rivalisant d'initiative pour que rien ne soit oublié!
Nous trouvons finalement l'hôtel, son parkink et sa connexion WiFi.


Mais toute réflexion faite, nous élisons domicile le long d'un petit square, sous les fenêtres de l'école de musique à quelques pas de là.
Visite, photos et films à l'immense gare du transsibérien.

Jeudi 3 juin

    L'accu. du portable de Gérard ayant lâché, il se met en quette d'un magasin.

    Délais dix jours, pas d'attente possible, donc plus de batterie. On se contentera du secteur de la voiture...!

    Nous ne sommes plus qu'à environ 800 km de la frontière Mongole. Nos visas d'entrée prenant effet le 15 juin, nous allons prendre le chemin des écoliers, autant que faire ce peux, dans l'espoir aussi de trouver un endroit pour se poser un peu quelques jours.
    Au lieu donc de filer vers le sud sur la route de Barnaul puis Bijsk, comme prévu, nous nous dirigeons plein est à la sortie de Novosibirsk. Ainsi nous allons nous rapprocher des contreforts du massif montagneux de l'altaï. Cette chaine courre le long de la frontière Russe, Mongole et Chinoise.
Maintenant sur la route menant à Kusneckij puis à Novokuzneck d'où nous redescendrons sur Barnaud ou Bijsk de légers vallonnements nous ont bien changé le décors des deux semaines passées.
    Ce soir, nous nous sommes invités dans le petit village « Ust-Kaminka » (N54°59.719 E083°50.994).
Le maire (grava en russe), nous rend visite et nous autorise le campement.
    Après diner, Gérard part se promener à travers le village et trouve du lait à la ferme, mais pour dans une demi-heure, le temps de la traite!
    Nous n'avons pas le temps de retourner chercher notre lairt, que déjà une voiture klaxonne sous nos fenêtres. Le fils du « maire » est là, avec un gros cruchon dont il refuse le paiement. Cent roubles lui seront glissés dans la poche...c'est beaucoup de trop, mais nous n'avons pas de monnaie et ça devient culpabilisant de recevoir tout le temps de la part de gens qui n'ont pas grand chose!


Vendredi 4 juin

    Petite grasse matinée. Petit déjeuner au bon lait de la ferme et petit tour à pied dans le village. Gérard propos son aide à une brave dame qui charge de la paille chez sa voisine! Celle ci décline l'offre, mais repassant par là quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons avec trois litres de lait supplémentaire sur les bras: « Que va t'on faire de tout ça? » s'inquiète Robert.....!!!
    Une petite rivière et sa cascade nous tendent les bras en contre bas du village. Idéale pour rincer du linge et le faire sécher au soleil. Chapeau, fauteuil, lecture et écriture, un peu de cuisine. Que c'est bon de ne pas manger du macadam...
    Mais Robert enrage de voir le linge si long à sécher. Son impatience est à son comble, et malgré la promenade de décontraction que je lui conseille de faire dans le petit bois bordant le lac,  il nous faudra reprendre la route au plus vite...!
A peine une centaine de km plus loin, une multitude de petites échoppes serrées les unes aux autres  et partiellement masquées par de nombreux camions et voitures nous attirent.
    Face aux brochettes, fromage et autres pâtisseries qui s'étalent sous nos yeux, nous craquons.
   La décision est prise de ne pas aller plus loin.


    Plusieurs petits restaurants et autres boutiques d'alimentation rapide se côtoient. 
L'ensemble, adossé au village de Jouravlevo , est très sympathique. Nous nous installons dans une ruelle (N54°47.112 E085°02.827) et savourons dans le camping-car les produits achetés. Le ciel chargé depuis quelques heures se déverse maintenant.

Samedi 5 juin

    La pluie a cessée. A 8h nous reprenons la route. pour Leninsk-Kuznetskiï. Petite ville industrielle aux maisons très typiques. Vraisemblablement industrie minière charbon.
    En tout cas nous n'avons pas trouvé cette petite ville inintéressante. Petit thé en plein centre dans un café offrant une  connexion internet et donc mise à jour du blog.













    Aujourd'hui, Robert cherche désespérément un lieu propice pour rincer son linge.
    Nous reprenons la route vers Novokuzneck que nous atteignons vers 19h45. Comme un peu partout jusqu'à présent, il suffit bien souvent de rouler ordinateur allumé, à proximité de bâtiments importants, pour dénicher une connexion Wifi non sécurisée. Ils ont tout compris ces Russes. Ainsi, à cet instant, garés le long d'un trottoir, Gérard met à jour le blog pendant que Robert tente de joindre son fils par Mail. Les capteurs solaires ne chôment pas!!



    Ce soir bivouac en ville , au calme au sein d'un bel ensemble d'immeubles...soviétiques!!!

Dimanche 6 juin

    Ce matin, grasse matinée, lever 8h15. Nous allons commencer à nous diriger vers Barnaul au sud de notre position.

    Le détour que nous venons d'effectuer nous a fait visiter une région minière (charbon) mais dans un décors très verdoyant et accidenté. Des bosses, c'est agréable après des semaines sans relief.

    La région semble plus riche que celles que nous venons de traverser.

    Cette impression va se confirmer dans les km suivant NovoKuzneck en direction de Barnaul ou nous rencontrons beaucoup d'habitations neuves et importantes. Le décors est toujours très verdoyant mais essentiellement composé de prairies naturelles et de gigantesques forêts de bouleaux et sapins, que le relief bien marqué nous permet de mieux contempler.


    A midi, découvrant une petites rivière à l'écart de la route, nous sortons la machine à laver et procédons en même temps au  grand nettoyage du Camping-Car.


    Le temps que sèche le linge, nous vidons le frigo pour composer un copieux repas froid qui sera suivi pour Robert de lecture dans un fauteuil et pour Gérard d'écoute de musique.
    Enfin une journée relaxe!


    C'est à 16h30 que nous partons à la recherche d'un village d'accueil pour la nuit. Notre dévolu se porte sur Potchédniékava (N53°11.484 E086°33.912).


    Le maire nous autorise une installation à coté de la petite salle municipale faisant office de bibliothèque salle de jeux et spectacles. Six ou sept enfants sont là, encadrés par une jeune dame qui nous fait nous installer près de l'entrée. Chacun bien sur est invité à visiter notre « château » et a droit à une distribution de biscuits.

    La « monitrice » quant à elle accepte notre invitation à partager l'apéritif ou elle se régalera d'un martini après avoir refusé une vodka...Gérard ayant avoué ne pas être joueur de tennis, mais réalisant très vite qu'on lui parlait de ping-pong, se laisse entrainer dans la salle ou un match Franco-Russe s'engage!

La mi-temps se passe en feuilletant dans la bibliothèque un très joli livre de photos illustrant  la région de l'Altaï ou nous nous trouvons présentement.


    C'est alors que deux jeunes s'emparent successivement d'une raquette et voilà le vieux en devoir de défendre à nouveau les couleurs de la France....

    Robert quant à, lui, fatigué, attend la fin des hostilités en mettant à jour ses notes de voyage, bouclé dans son camping-car ...

Lundi 7 juin

    Il y a une belle fontaine à côté de notre demeure. Donc, douches, et pleins d'eau avant de faire quelques emplettes  au petit magasin du village, histoire de participer un peu à l'économie locale.

    Petit au revoir à quelques enfants de la veille que nous voyons se rendre à l'école et nous prenons le départ.

    Cette fois, la route en direction de Barnaul s'avère franchement mauvaise et nécessite une certaine virtuosité pour ne pas se faire piéger dans un trou!

...mais le décors est très agréable. Paysages verdoyants et bien vallonnés.


     Le ciel est superbe  et il commence même à faire un peu chaud.

     Le midi nous dénichons un petit resto à Togul gros village à mi distance entre Novokuzneck et Barnaul.         Comme à chaque fois, le menu sera une soupe, servi froide aujourd'hui, un plat de résistance composé de petits morceaux de bœuf bouilli, de pâtes et petits légumes, d'un thé et d'une pâtisserie. Il nous en coutera à deux 180 roubles soit 4,80 euros.

A Zanscri un monument à la mémoire des élus locaux

    La route de l'après midi n'est guère meilleure que celle du matin. La température dépassera légèrement les 30°. Nous retrouvons comme avant Novosibirsk de grandes plaines avec des cultures céréalières en ensemencement. Les surface sont impressionnantes et les engins agricoles, relevant plus du bulldozer que du tracteur, encore plus!

    A 18 h nous atteignons Barnaul ou nous trouvons très vite auprès d'un grand hôtel une connexion Wifi ainsi qu'un superbe petit emplacement de bivouac au dos de l'immeuble qui le jouxte.

Mardi 8 juin

    Petite visite de Barnaul au hasard d'une ligne de tram. Ceci nous amène dans un vieux quartier  aux maisons bois décorées de bandeaux de rive joliment découpés



et d'encadrement de fenêtre tout aussi travaillés. Nous arpentons ce secteur à pied.

    La ville est encerclée presque totalement par un très gros fleuve, l'Ob, déjà croisé à Novosibirsk. Il serpente énormément, se divisant en de multiples bras, le tout donnant presque l'illusion d'être dans un estuaire.

    En dehors de ça, rien de bien intéressant apparemment! Mais nous continuons malgré nous la visite en nous fourvoyant dans un dédale de petits ruelles lors de notre sortie de ville. Trois policiers nous aident à sortir de ce labyrinthe en nous accompagnant jusqu'à la route qui nous mène maintenant vers Bijsk notre dernière agglomération importante avant la Mongolie

    Distante d'à peine cent cinquante km, nous rejoignons cette ville assez rapidement. Dix minutes de notre technique « goniomètre » et la Wifi désirée est débusquée à la terrasse d'un petit débit de boisson.
Nous ne nous attardons pas à visiter car l'heure est à la recherche d'un bivouac tranquille. Sortie de la ville par une petite route longeant la rivière.

    Alors que nous sortons de notre axe pour rejoindre un petit village à quatre km de distance, nous tombons sur un superbe spectacle. Quatre cavaliers conduisent un impressionnant troupeau de vaches jusqu'a Bol'Chvénisviskoyé, le gros bourg visé (N52°34.697 E085°29.953). Là, à la sortie d'un petit bois dominant le village, des familles attendent l'arrivée des bêtes. Le troupeau alors se disloque tout seul chacun connaissant son chez soi.

    Ne connaissant pas ou fixer le notre, nous demandons l'hospitalité au maire qui nous installe au dos d'un bâtiment municipal. Coin tranquille et clos, couvert d'herbe. Pour la première fois nous sortons table et chaises.

Mercredi 9 juin

    Au matin nous déplaçons le campement pour nous installer à l'orée d'un petit bois dominant le village. Le cadre y est très beau, et les grands sapins nous fournissent une ombre confortable alors que le soleil se prépare à être, tout comme hier, bien chaud.


    La présence d'une borne d'eau à quelques centaines de mètres, incite Gérard à rincer un peu de linge. Pendant que Robert qui tourne comme un lion en cage, cherche le calme en s'adonant à la lecture.

    Table et chaises sont sorties. Après le linge, en grands spécialistes des langues étrangères... il nous faut récapituler sur un carnet les quelques rudiments de Mongole recueillis sur internet avant le départ.

    Après la frontière, si le cyrillique sera toujours présent, le Russe lui, n'aura plus court!...dommage, car nous commencions tout juste à être un tout petit peu moins ridicules avec notre Russe de cuisine!

    Il faut également mettre un peu d'ordre dans la jungle des cartes de Mongolie de toutes provenance que Gérard a accumulé par téléchargements intensifs durant les trois mois précédant le départ.


    Il s'avère que des cartes Russes aux 500.000 ème (couvrant le monde entier) sont précieuses malgré leur ancienneté relative (Entre 10 et 20 ans). Donc beaucoup de routes sont inexistantes, mais la topographie elle, n'a pas changée.

    Vers seize heures, nous retournons à Bijsk.



    La veille, Robert étudiant de près son visa Mongole, émis l'hypothèse que nous pourrions peut-être passer la frontière avant le 15 juin, jour pour lequel les visas Mongoles avaient été demandés. En effet aucune date d'entrée ne s'y trouve précisée. Seule une limite d'entrée, le 1er Juillet, y est mentionnée. Hors nous savons que la Mongolie a beaucoup assoupli l'utilisation de son visa depuis environ le mois de mars.

    Comme nous avons environs quatre jours d'avance par rapport aux prévisions et qu'il fait grand beau, il serait dommage de laisser passer cette occasion d'avoir un terrain sec dans les premiers jours sans doute les plus délicats de notre périple.

    La question est posée à notre agence Acton-Visas pas l'intermédiaire de Bernard, un frère de Gérard. A peine connectés à notre spot WiFi de la veille, la réponse est déjà là, expédiée tout juste une demie-heure avant: « Allez y, inutile de faire le pied de grue! »
Merci Bernard pour ton efficacité!

    Bivouac à la sortie de Bijsk, alors que nous venons d'échapper à un superbe orage et que maintenant le ciel n'en fini pas de rougir.

Jeudi 10 juin

    Le ciel s'est dégagé en partie. Il nous faut du beau temps pour l'Altaï, car c'est paraît-il superbe.



    En route donc pour Tachenta, notre dernière petite ville Russe située à une dizaine de km de la frontière.

    A neuf heures les premiers vrais reliefs depuis notre départ de France apparaissent. La Katoune que nous longeons depuis Bijsk est en crue, comme pratiquement tous les cours d'eau et fleuves rencontrés jusqu'à présent. Est ce pareil en Mongolie?...car il y a paraît il presque autant de gués que de ponts. Si c'est le cas ça promet d'être sportif.


    Neuf heure trente, nous pénétrons dans le parc de l'Altaï. Le décors change du tout au tout. Très grosses collines abruptes boisées de résineux et feuillus. Un habitat qui semble beaucoup plus riche et quelques étalages de bibelots attendent en bordure de route les touristes déjà bien présents.

    Une inscription ou deux sur des camions et quelques uns des objets en vente nous rappellent que nous ne sommes pas bien loin de l'extrémité nord-ouest de la Chine.


    Trois quart d'heure avant midi, petit resto-café au bord de la route. C'est plus ou moins (en l'occurrence plus-tôt plus que moins..) l'heure du « tchaï » (thé) traditionnel de la mi-matinée. Un petit ruisseau d'eau claire, le premier que nous voyons depuis un mois, décide Robert à se transformer en lavandière, rôle qu'il affectionne particulièrement!


WC convivial....

    Finalement, midi étant là, nous déjeunons à ce même bistro. Tenu par des Mongoles. En dehors des touristes, ce sont les faciès les plus répandus dans les derniers villages traversés.

    L'après midi se déroule dans un cadre superbe de moyenne montagne. Nous ne cessons de nous arrêter pour les photos.
    Vers dix neuf heures, alors que nous cherchons un point de chute dans la nature, nous doublons prudemment cinq ou six camions arrêtés à la queue-leu-leu sur le bord de la route. Oh! Surprise, devant nous un chantier en pleine activité où des ouvriers s'activent à la construction d'un pont. Il manque de chaque côté deux bons mètres pour se raccorder à la berge d'un petit torrent en cru!! Une vingtaine de mètres plus en amont, un bulldozer en faction devant un gros tas de remblais avec en contre bas, disséminées dans l'eau, quelques grosses buses en ciment, nous laisse à penser qu'un gué est en construction ou bien que l'eau en a déjà eu raison...              



    Faut il attendre la fin de la construction pour passer? Perplexes, nous observons sur notre gauche, le long du ruisseau, une superbe prairie sauvage parcourue par une bonne trace de passage. Le coin est beau: décision est prise de s'engager là pour s'installer. Nous sommes à environ une dizaine de km avant Aktash (50°20.751 E087°26.819).

    Sur les quelques trois cents mètres parcourus sur une piste naissante, nous croisons plusieurs voitures arrêtées. C'est alors que nous découvrons le spectacle: de part et d'autre du torrent, arrivent quelques voiture. Tous s' arrêtent. Chacun y va de son commentaire sur la meilleure des trajectoires à utiliser. Un courageux se décide à tenter l'aventure à pied. Tout se passe très bien avec de l'eau à mi mollets jusqu'à ce qu'il se mouille brutalement jusqu'à mi cuisses.

    Nous nous installons face au spectacle. Pour nous, demain il fera jour...Ainsi nous pourrons aborder au matin notre premier vrai obstacle en bénéficiant de l'expérience des uns et des autres! Autour ne nous un petit campement de touristes indécis s'improvise, les uns dans leur voiture les autres sortant du coffre une tente.

    La journée a été belle, mais ce soir il y a des éclairs sur l'horizon...

Vendredi 11 juin

    Le Chuyskiy Khrebt, superbement éclairé avec ses 4177 m vient de se montrer furtivement sur notre droite après 2 km de route parcourue. Ving minutes plus tard, au détour de la vallée, une très longue crète couverte de névés sous lesquels le dessin de quelques corniches laissent deviner la présence de quelqus glaciers, s'offre à notre regard. En son milieu trone le magestueux Chuyskiy Khrebt et quelques uns de ses satellites.















    Maintenant, c'est au tour du Kurayskiy de se profiler sur notre gauche avec ses petits 3446 m, alors que nous débouchons sur un Immence plateau totalement encerclé par tous cs reliefs. Nous passons le village de Kuray. Un grand névé s'étale encre à côté de lui, nous sommes à 1530 m d'altitude. La route est toujours goudronnée et ne pose aucun problème.

    Et le fameux gué que vous avez du franchir ce matin? Me direz vous...c'est un oubli?

...non, mais ce matin je n'ai vraiment pas le cœur à vous en parler...J'ai honte! J'ai honte! J'ai honte! et je suis mal dans ma peau...Une fois de plus Robert se distingue en refusant violemment toute aide à une famille dont la voiture était coincée au milieu du gué... une demi heure après le début de l'incident la voiture gitant de plus en plus dangereusement, notre intervention elle aussi devenait de plus en plus impossible techniquement. Heureusement qu'un gros camion est arrivé et les a tiré de ce mauvais pas...


    Milieu de matinée, 1769m d'altitude et le paysage devient presque désertique, mais sur une immensité telle, que c'en est grandiose. Toujours des montagnes plus ou moins ensemencées de névés pour fermer l'horizon; les préliminaires sont terminés, le voyage commence!

Aucun commentaire: