VOYAGE MONGOLIE 2010

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lundi 8 novembre 2010

04- ÇA Y EST... LA MONGOLIE!


Vendredi 11 juin

    Tashanta nous reçoit à 11h 45. Nous comptions sur une bourgade suffisamment importante pour y trouver ravitaillement et Internet. Nous trouvons un tout petit village au milieu de rien ou se tient pourtant le poste frontière Russe et son contrôle de police . Une institutrice organise dans une maigre prairie une séance de sport avec une dizaine d'enfants ravis de notre visite.




    Ravie, l'était tout autant la jeune tenancière du mini café, également épicière, qui nous prépare un poulet purée et nous sert un café au lait. Moins ravis les deux français qui appelés au contrôle police se voient devoir payer une amende de cinquante euros chacun pour non présentation de la feuille qui doit être visée par la police ou l'hôtel d'accueil en Russie tous le trois jours. Il nous avait tout bonnement été dit que c'était inutile pour les étrangers ne restant pas plus de huit jours au même endroit...

    Seize heures trente, 2297 m d'altitude, nous sortons de Russie pour pénétrer dans un no-mans-land d'une dizaine de km avant la frontière Mongole.

    A dix sept heures trente nous sommes à la frontière Mongole. Une heures plus tard, le rêve devient réalité.
Immédiatement le baptême de la piste commence. Tôle ondulée et poussière nous font nous déporter d'une dizaine de mètres sur une autre trace et ça ira beaucoup mieux.

    Le spectacle est très nouveau, avec ces ondulations et collines énormes dépouillées, de toute végétation hormis une herbe rase lutant pour résister aux 2250 mètres d'altitude? Le vallon central est taillé dans son fond d'un petit ruisseau cherchant désespérément un passage vers plus bas.



    Ce sera notre premier bivouac chez les Mongoles. Il est arrosé d'un petit apéro et en prime pour Gérard, d'une nuit à la belle étoile.

Samedi 12 juin

    La nuit a été très fraiche, proche de 0°, mais chacun chez soi vient de passer une excellente nuit. A six heures, le soleil éclairant déjà les collines avoisinantes, nous nous levons dans le but de bénéficier d'une meilleure lumière dans les premières heures de route.

    La piste principale trop souvent en « tôle ondulée », nous trouvons plus confortable d'utiliser de droite ou de gauche des passages moins fréquentés et donc plus plans et mieux roulant. L'ambiance pour des néophytes comme nous, est surréaliste. Lumières changeantes et paysages aux formes parfois bien rondes, parfois plus hachées. Avoir l'impression de se faufiler dans les passages après les avoirs devinés, est grisant. Il fait beau, le sol est sec et nous ne rencontrons ni ne croisons âme qui vive jusqu'à notre arrivée à Tsagaanuur. Perdu au milieu de nul part, ce village, très dispersé dans une nature aride est saisissant. Première rencontre, deux petits bergers accompagnant chèvres et Yacks paitre on se sait ou?



    Nous serpentons au grès des passages possible dans ce désert de cailloux entre ce qui doit servir d'habitation...Un homme est entrevu. Abordé pour nous renseigner sur la présence ou non de diesel, c'est avec un grand sourire qu'il nous renseigne en nous dessinant un plan sur le sol, nous donnant également quelques renseignements sur le positionnement de la piste pour rallier maintenant Ulgiï distant de 70 km presque plein sud. Gérard au volant se régale. Un vrai labyrinthe de petites pistes et de traversées d'espaces couverts d'une herbe drue et rase.





    Passage d'un col assez mauvais, raide et en dévers qui nous montera à 2615 mètres. En fin de redescente, déception, nous sommes jetés sur une superbe route goudronnée qui ira dans le futur jusqu'à Ulaanbaatar la capitale. Nous suivons cet axe jusqu'à Ulgiï.

    Recherche d'un garage pour faire monter nos roues 4x4 transportées sur le toit. Ensuite quette d'un petit restaurant.


    Nous tombons sur une sorte de camping-hébergement sous yourtes, en pleine construction. Sur le menu nous commandons un soupe et un plat local arrosé d'un thé comme boisson. Durant une bonne demi-heure, ça s'agite dans tous les sens. Des allers et venu incessants chacun transportant qui des légumes, qui des "on ne sait trop quoi » dans des poches plastiques...!


    Tout à coup apparaissent sur la table deux grands verres de lait avec quelques petits biscuits...Peu de temps après c'est un véritable breakfast qui nous est servi: énorme bouilloire d'eau, stock de sachets de thé, un pot de nescafé, une petite assiette de beurre, de la confiture, du pain et du sucre... Nous nous interrogeons sur nos soupes et notre plat de résistance sans pour autant faire déshonneur à la table servie. Gérard se rend vers la cuisine pour tenter d'avoir une explication. Mais deux assiettes contenant notre plat de résistance arrivent. Très bon tout ça, et nous sommes repus. Voici qu'arrivent à leur tour deux énormes bols de soupe...c'en est trop, « on met les pouces! » et proposons de les consommer au diner.

     Nous nous installons ensuite à côté des yourtes. Ayant constaté chez le garagiste en descendant nos pneus du toit, que deux fixations de la galerie commençaient à lâcher, il est urgent de faire une réparation.
Soupes au diner puis cours de Mongole par nos trois charmantes cuisinières.

    Pas facile cet accent...nous ne sommes pas prêt de nous faire comprendre!!! mais quelle rigolade!! Gérard en a la langue encore toute pleine de nœuds....

Dimanche 13 juin

    Ce matin nous sommes restés à notre camping de Ulgiï ce qui nous permet d'utiliser la connexion internet existante (lorsque les Russes ne coupent pas le courant!...). Gérard ayant lié conversation avec un anglais arrivé après nous ici, en profite pour lui demander de nous expliquer le message incompréhensible que diffuse le téléphone de Robert au moment de ses essais d'appels vers la France. Nous comprenons que ça nous est impossible avec notre appareil. Il faut certainement un contrat avec un opérateur Mongole. Ne reste plus que la solution d'utiliser le téléphone de nos hôtes lorsque possible.

    Il est probable aussi que les connexions internet vont se faire plus rares.

    La réparation de la galerie est terminée et les roues ont repris place sur le toit.


    Il nous reste à faire des provisions pour les jours sans « boui-boui » sur le bord de la piste.
    Les trois jerricanes de Gasoil vont également être remplis...et nous allons poursuivre vers le sud est pour rallier la petite ville de Khovd d'ou nous prévoyons de remonter plein nord vers Ulaangoon près du gros lac « Uvs Nuur » frontalier avec la Russie.

    Ensuite...suivant les conditions et l'humeur du temps....

    A bientôt peut-être sur les ondes, si Internet veut.................

Lundi 14 juin

    Six heures, branle bas de combat. Robert ne dort plus, donc on se lève! Sept heures et demie, nous roulons.

    La piste est souvent difficile et une petite erreur de navigation nous amène à un petit col. Il est midi,
nous avons parcouru un peu plus de 70 km!



    Un berger nous rend visite et demande à rentrer s'assoir avec nous. Nous achevons tout juste notre repas. Nous lui servons une petite vodka. Il visite le camping-car de fond en comble plusieurs fois demande quelques explications techniques et n'en finit pas de s'émerveiller. Sur ses conseilles, nous faisons demi tour pour récupérer à dix km de là, une piste plus praticable.


    Vers les seize  heures, une enfant à cheval nous fait de grands signes. Nous nous arrêtons; elle nous rejoint et nous salue de quelques mots basiques d'Anglais appris à l'école.

    Alors que Robert s'éloigne pour faire quelques photos, Gérard entame le dialogue à l'aide de son petit carnet rouge ou il retranscrit tout ce qu'il glane comme vocabulaire. Visite du CC,  petit verre de jus de fruit et séance photos.

    Comme il caresse la tête de l'animal, la fillette sans doute heureuse de l'intérêt porté à sa monture, descend de sa selle et voici notre papy promené sur quelques mètres. 
Robert de retour et témoin de la scène, se fâche aussitôt inquiet du prix qui'il faudra sans nul doute payer pour cette leçon d'équitation...!!!















    Puis, son impatience à reprendre la piste aura raison des larmes de la fillette qui n'aura donc pas sa photo tirée sur la petite imprimante...

    Non loin de là bivouac au bord d'une rivière à proximité de plusieurs yourtes de bergers. Il est encore tôt et avons tout notre temps pour vaquer à nos occupations respectives!

Mardi 15 juin

    Sommes arrivés à Hovd au milieu de la matinée. Heureusement pour nous, nous y trouvons une bonne rivière ou nous allons pouvoir nettoyer à grande eau la salle de bain du CC.


    En effet, nous avons eu la bonne idée de ne pas en fermer la fenêtre avant de rouler. Vue qu'elle est fixée sur le panneau arrière, et que nous venons de faire deux heures de piste...les camping caristes n'auront pas besoin d'un dessin.

    Repas au restaurant avec une entrée, un thé et un plat très copieux pour 4,70 euros à deux!

    Après l'envoi de ces nouvelles, nous prendrons la route d'Oulangoon situé à environ 300 km au Nord de notre position actuelle au bord d'un gros lac frontalier avec la Russie.

    Il fait toujours très beau, le terrain est sec pour l'instant c'est une promenade de santé dans un « super » décors.

Mercredi 16 juin

    Hier après midi pour sortir de Hovd nous trouvons une route goudronnée qui durera quarante km.. Plusieurs personnes se désaltérant avec des bouteilles à quelques mètres de la route, en contre bas, vient d'attirer notre attention. C'est une source. Arrêt donc pour le plein d'eau; Chacun suit avec attention notre manège de jerrycan. Intrigués ils nous demandent ou va toute cette eau versée dans le coude PVC que nous utilisons en guise d'entonnoir...Certain même, jettent un œil sous le chassie pour tenter de trouver réponse à leur question!

    Dés la fin du macadam, très vite la piste devient sabloneuse et peu roulante. Les couleurs dans la lumière de fin d'après midi sont sublimes.

    L'Altaï s'éloignant, l'espace reprend ses droits et tend à nouveau vers le gigantisme.

    Hier après mdi, pour nous rendre jusqu'à notre bivouac, nous n'avons croisé âme qui vive ou presque. Pas de yourtes, pas de troupeaux et pour cause, l'eau est absente.


     La région est granitique. Aussi le sol est il le plus souvent couvert d'un sable a très gros grains ensemencé d'une herbe éparse. L'ensemble souvent bien plan est assez roulant permettant d'éviter parfois une piste inconfortable.

    Ce matin vers les dix heures, nous atteignons un village, Olgiy-Sum.

    Dans l'espoir d'y boire u n thé nous demandons à deux personnes en moto ou trouver ce breuvage. Sans hésitation aucune, la dame descend de son siège et nous fait signe de la suivre. Deux cents mètres plus loin nous pénétrons dans une cour fermée par des tôles et palissades de bois; nous venons d'entrer chez Patom et son mari Sinaïuch.

    Le fils, avec sa moto au moteur apparemment capricieux, nous rejoint. La bouilloire élecrique est mise en route. Il y a effectivement l'électricité au village. Ainsi la première pièce ou nous nous trouvons tient lieu de mini salon, meublée d'une toute petite table et quatre tabourets peints en bleu clair. Une petite télévision y diffuse ses images. De l'autre côté d'une sorte de comptoir, se dresse une cuisine très sommaire. Le thé étant prêt, nous sommes invités à passer dans la deuxième pièce de la maison. Au long des murs, se trouvent trois lits dont un sert de banquette à une grande table utilisée pour les repas. L'ensemble est sommaire mais propre.

     Avec le thé, une assiette débordante de beignets et un petit bol rempli sans doute de lait en poudre.

     Nous nous quittons avec une séance photos. La petite imprimante cette fois sera utilisée en présence de nos hôtes émerveillés assis dans le CC.

    Avant de quitter le village, nous rendons une petite visite à des enfants qui ont organisé un match de basket sur un seul panneau planté sur la place...

    Encore 90 km à parcourir pour atteindre Ulaangoon. Piste souvent difficile et nous touchons au but à dix huit heure.

    Demain nous commencerons reelement la traversee vers l'est:

    Nous viserons le lac Uvc nuur puis Baruunturu à environ 150 km à l'est puis encore beaucoup plus loin Mörön d'ou nous espérons pouvoir redonner des nouvelles.

Jeudi 17 juin

    Première journée de chaleur avec une petite pointe à 34°. Mais il y a tellement d'air en général que c'est très supportable. Dans la voiture, nous roulons toute la journée toute vitres ouvertes sur un gigantesque plateau sablonneux couvert d'une herbe drue. Y paissent nombres de troupeaux mélangeant vaches et moutons, gardés par des bergers habitants leurs yourtes le plus souvent très isolées les unes des autres.  Le GPS commence à devenir vraiment utile. Pas d'indications bien sur et des pistes qui se croisent un peu partout.

Chameaux d'asie

    Tout à coup un bruit suspect est décelé du côté de la roue arrière droite: nous venons de crever! Réparation sur place à l'aide d'un de ces kits de réparation consistant à reboucher le trou avec une mèche spéciale enfoncé dans la blessure. Une heure plus tard nous repartons; réparation OK!

    Le gigantesque lac, Uvs nuur, perdu dans cette immensité est tout juste visible tant la chaleur fait vibrer son bleu profond. Sorte de mirage aux contours indéfinissables, croyant le voir à notre portée, nous quittons la piste et roulons dans sa direction six km au travers de ce désert d'herbe sans jamais pouvoir l'atteindre. Au contraire, le bleu perceptible se brouille avec l'espaces herbeux et les yourtes semblent vibrer et se déformer au milieu des eaux...phénomène d'optique surprenant. Nous finirons notre tentative de rapprochement d'avec ces eaux en stoppant près d'une de ces yourtes qui nous servi de point de visée pour notre parcours sans piste. Trois jeunes bergers en sortent, s'approchent avec de grands sourires et nous invitent à prendre un thé chez eux. Leur invitation terminée, ils se retrouvent chez nous et Robert leur offre quelques vêtements.

    C'est au village de Dzüüngovi, après 180 km parcourus environ, que nous trouvons une douche municipale...un repas et un emplacement au plein centre du village


devant une salle des fêtes diffusant toute la soirée de la musique alors que nombre de visiteurs viennent nous faire un petit coucou. Plus étonnant ces écoliers de dix à douze ans se pressant à la porte du CC et qui nous abordent sans hésiter avec leurs premiers mots d'anglais appris à l'école.


Vendredi 18 juin

La musique a duré jusque tard, mais nous nous sommes tous deux endormis comme des masses. Nul besoin de berceuse, la piste d'hier s'en est chargé!

    Nous partons assez tôt le matin car la chaleur semble s'installer sur le pays. Une heure après notre départ, nous profitons d'un beau petit oued pour faire et les pleins d'eau et le rinçage du linge! A peine installés, arrivent deux jeunes à cheval. Sans un mot, mais avec un large sourire, ils descendent de leur selle, entravent leurs animaux avec la longe et se couchent sur l'herbe tout près de nous,


nous observant dans notre mode de vie L'échange s'instaure petit à petit: les noms, les ages, la provenance et la destination, la situation de famille...enfants, petits enfants..


    C'est ainsi qu'ils nous expliquent amener leurs bêtes jusqu'à Oulan-Bator tout de même situé à 1132 km d'ici (dixit le GPS)

    La piste ce matin est accidentée et extrêmement poussiéreuse, de la « farine ». Gare aux brusques ralentissements, car le nuage souleve nous rattrape aussitot; et si la vitre est ouverte...

    Paysage inchangé depuis hier. Toujours ce gigantesque plateau herbeux s'étageant entre 900 et 1300 mètres d'altitude, bordé sur notre droite, à quelques dizaines de km sans doute, d'une barrière montagneuse de moyenne importance aux formes le plus souvent arrondies. Sur notre gauche c'est une ligne d'horizon verte parfois agrémentée de petits reliefs, mais si lointain que le regard s'y perd sans rien y discerner!


    Les seuls autres usagers de notre piste sont les troupeaux de moutons, parfois une harde de chevaux à qui nous demandons gentiment le passage à grand renfort d'avertisseur.


    A onze heures, Barunturun se dessine six km droit devant nous. Le paysage est plus riant avec un espace plus réduit du fait du rapprochement des montagnes devant et à droite.

    Nous faisons le plein de gasoil puis dénichons un « café » qui nous sert une bonne et copieuse assiette de pâtes mongoles, mélangées à quelques fines tranches de pommes de terre, un ou deux échantillons de carottes et de petits morceaux de mouton. Un bol de thé au goût douçâtre, comme légèrement salé et teinté d'un nuage de lait de chèvre accompagne le tout.

    Nous sommes, pour l'instant du moins, loin d'une alimentation faite de produits laitiers comme décrit un peu partout...nous n'arrivons même pas à trouver du lai frais!!!

L'après midi partis un peu hors de l'axe principal, nous récupérons notre itinéraire quarante km plus loin après un superbe parcours au cœur de petites montagnes agrémentées de bosquets d'arbres abritant par-ci par là une yourte. Cette « variante » a permis au GPS de chauffer un peu!

    Vers six heures nous trouvons un emplacement superbe qui sera le bivouac de ce soir.(N 49°46.421 E 095°22.746)


Samedi 19 juin

    Matinaux ce matin. C'est à cinq heures et quart que Robert vient surprendre, appareil photo en main, Gérard qui bivouaque à quelques dizaines de mètres de la voiture. Le soleil beigne déjà l'emplacement de notre domicile.

    Le coin est superbe et toute la matinée, nous circulons dans un cadre magnifique.

    Une petite erreur de positionnement de « waypoint » sur le GPS nous fait tirer un peu sur notre droite, alors que la logique de lecture de la carte incitait plus-tôt à suivre l'oued que nous venions de rejoindre.


S'en est suivi un raccourci superbe, mais à plusieurs reprises très acrobatique. Notre vaillant 4x4 s'en est sorti à merveille...La navigation elle aussi a été délicate toute la matinée. La piste principale quittée par erreur, décrit sur notre carte une longue courbe concave vers le sud. Ayant pris une autre piste plus à sa droite, et dont le cap est excellent, nous devons en toute logique recouper la trajectoire quittée et parfaitement dessinée sur la carte! Au moment du croisement théorique indiqué par le GPS: Rien! Nous persistons donc sur cette petite piste dont le cap est bon et escaladons un dernier petit col. Ça suffit pour la matinée, ce sera la pose casse croute!



    Suite a la descente du col « casse croute » Il se trouve que nous avons recoupé à nouveau cette fameuse piste idéale toujours sans nous en apercevoir nous retrouvant ce coup ci trop à gauche. Le village de Bayantes, indiqué sur notre carte, est tout près. Nous nous y rendons. Une pompe a gasoil y existe mais n'est pas approvisionnée...Le pompiste nous confirme le bien fondé de notre trajectoire. Après quelques km, oh miracle! Nous croisons une piste qui nous convient tout à fait, c'est celle après laquelle nous aspirions depuis plus de deux heures.

    Vers les 4 heures, nous voyons surgir d'une courbe un CC. Ce sont Pierre et Eva, deux membre de notre club « camping car sur les routes de la soie et du monde (CCRSM) », qui effectuent eux, la traversée en sens inverse. Le monde est petit!

    Nous bivouaquons a proximité de trois yourtes à trente km de Tsetserleg (N 49°28.632 E 097°16.636). Le maitre des lieux, un superbe monsieur de 68 ans, nous rend une petite visite et fait un brin de causette. 
A la tombée du jour, pendant que Robert met à jour ses notes dans le camping-car,  Gérard se rend à la yourte du berger pour lui acheter un litre et demi de lait.
    C'est alors qu'un beau spectacle débute. Si notre homme paraissait sans age quelques temps auparavant, assis par terre avec Gérard, essayant d'échanger, il n'en est plus de même maintenant qu'il s'agit de regrouper l'énorme troupeau de chèvres et moutons. La virtuosité équestre de cet homme debout sur les étriers d'un petit cheval nerveux à souhait est un spectacle de toute beauté. Vêtu d'un long manteau de drap marron ceint d'une énorme ceinture d'étoffe jaune, coiffé d'un chapeau noir et outillé d'une sorte de fouet composé d'un long bâton terminé par un mètre de corde, notre homme et sa monture, se lancent à la poursuite des récalcitrants dans un ballet d'incessants allers et retours. Son cheval virant sur place comme un éclair donne l'impression que l'homme et l'animal ne font plus qu'un. Pas une chèvre, pas un mouton ne lui échappe.

    En dix minutes un superbe troupeau de certainement plus d'une centaine de têtes est rassemblé. Cinq chèvres ont été extraites du groupe pour être parquées dans un petit enclos près de l'habitation. La virtuosité avec laquelle l'opération a été menée laisse Gérard, témoin de la scène, admiratif.

Dimanche 20 juin

    Avant de quitter le bivouac, nous rendons visite à nos voisins d'une nuit. Seul sa femme est présente faisant bouillir le lait du matin sur un poêle à bois installé à quelques mètres de la yourte.
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    Bonjours, Photos, vidéo et nous voici , bol en main, à déguster ce lait dont nous ne connaissons plus le goût! 

    Au-revoir... et la piste, sans trop de difficultés, nous conduit à Tsetserleg.


    Pendant que nous nous procurons du pain et du gasoil, nous observons de nombreux cavaliers circulant dans les ruelles dont beaucoup d'enfants, quelques uns arborant un dossard numéroté sur le dos. Ceci nous met la puce à l'oreille: y aurait t-il une compétition qui se prépare? Avec beaucoup de difficulté nous finissons par trouver un très gros rassemblement de personnes, avec une petit orchestre traditionnel composé d'une dizaine de musiciens en habit ainsi que d'une chanteuse, sono à fond.


    Ne comprenant pas ce qui se passe nous décidons de toute façon de ne pas rater cette éventuelle occasion et nous installons dans la foule pour suivre le mouvement.


    Après une bonne heure, Gérard finit par trouver deux personnes parlant un peu anglais: Nous assistons à la pause par un ministre de la première pierre d'une future usine. La course de chevaux, quant à elle, à eu lieu avant notre arrivée, ne reste dans l'après midi que des compétitions de lutte.


    Un peu déçus nous reprenons la piste vers quatorze heures trente. Une petite alerte moteur en haut d'une longue côte ou le radiateur émet des bruits d'eau en ébullition. Inspection faite, les ventilateurs fonctionnent tous bien, petite attente et  nous rejoignons sans encombre Tsagaan-Huul


(N 49°35.966 E 098°41.722).

Lundi 21 juin

    Nous repartons sur la piste de Mörön qui n'est plus qu'à une cinquantaine de km, ce qui peut tout de même représenter deux à trois heures de piste. De toute façon c'est le « parait-il » superbe lac « Khovsgol » qui nous intéresse maintenant. Nous trouvons la bifurcation après Bayan, pour nous diriger sur notre objectif. Dix km de piste et nous nous présentons face à une grosse rivière, la « Delgermörön. Elle est très large et il semble qu'elle soit profonde.

    Gérard se met à l'eau pour tenter de sonder un passage. A cinq mètres du bord il a partout de l'eau plus haut que la taille et le courant est fort.


    Peu de temps après, deux cavaliers se présentent sur la rive opposée et sans hésitation aucune, se lancent dans la traversée. Au milieu, les chevaux ont de l'eau jusqu'à l'encolure. Le renoncement pour nous,  est inévitable. Après avoir déjeuner et léssivé, la piste est parcouru en sens inverse. Nous passerons par Mörön à moins qu'un autre passage découvert sur la carte Russe nous permette la traversée. Sur la piste principale que nous avons maintenant retrouvée, au franchissement du col Höh-Hötöl se dresse un superbe et énorme « Ovo », dont nous faisons respectueusement le tour par la gauche comme le veut la coutume chamaniste.
Nous plantons à nouveau le camp à côté d'une yourte, y achetons du lait et faisons un petit « apéro » jus de fruits avec deux de nos voisines, venues pour visiter notre « yourte » mobile!


Mardi 22 juin

    Nous nous quittons à grand renfort de signes de la main et d'avertisseur.

    Nous n'avons plus de fromage. Nos tentons notre chance aupres de nos hotes. La photo de l'apero d'hier au soir tiree par la petite imprimante fait sensation et un deuxième exemplaire est demandé par la jeune maman d'un bébé de huit mois habitant avec cinq autres personnes sous cette même yourte...Du coup, le papa demande à Gérard de lui tirer une photo auprès de son cheval. Dans la foulée, toute la « yourtée » apparaît, pomponée et habillée au mieux pour la photo de famille!!


    Une heure et demi plus tard, Möröne est à nous. Une jeune dame, remarquant le camping-car vient à notre rencontre dans la rue. Elle engage la conversation en Anglais. Elle est guide touristique (malheureusement pas en français) et nous propose son aide si besoin.

    Comme ce coup ci le « gonio » ne donne rien et que le centre internet repéré est fermé, nous sommes bien aise d'apprendre que la poste toute proche est équipée. Ainsi nous pouvons reprendre contact avec vous.
Robert présentant tous les symptômes d'une sciatique, marche de plus en plus mal. Du coup, il accepte cette fois que l'on se pose un peu pour un petit break de récupération.
  
Mercredi 23 juin

    Nous venons de passer la nuit dans un secteur calme de la ville de Mörön du côté de la poste. Notre souci actuel c'est la sciatique de Robert qui empire. Impossible de joindre l'assistance en France avec le portable; la connexion dure quelques petits instant puis tout coupe avant même d'avoir pu profiter de l'intégralité de la petite musique d'accueil......

    Assez proche de notre bivouac Gérard en se promenant, a repéré un hôpital; ça sert le cyrillique...surtout la reconnaissance de la croix rouge qui se dessine en langage international!

    Mais souhaitant avant toute initiative personnelle prendre l'avis de l'assistance, c'est à la poste que Robert tente une autre communication. Impossible, pour des raisons qui nous échappent.

    C'est à cet instant que nous voyons sortir du local internet, Saraa notre guide d'hier. Elle se met aussitôt à notre disposition, nous guidant dans les services de l'hôpital ou son ami est docteur. Radios et diagnostique du chirurgien: déplacement de vertèbre.



    En attendant maintenant le règlement des formalités, contacts avec assistance et ambassade de France à Ulaanbaator, achat du billet d'avion, nous sommes invités à installer notre véhicule dans l'enceinte de la maison de notre interprète qui nous achète deux cartes téléphoniques pour pouvoir utiliser son propre téléphone.
Ainsi le contact avec l'assistance française est possible et nos coordonnées étant passées, une docteresse de l'assurance peut nous rappeler pour évaluer nos besoins.

Jeudi 24 juin

    Robert assez bien en positions couchée ou assise a beaucoup de mal a effectuer quelques pas.
A neuf heures nous allons acheter le billet d'avion comme convenu avec l'assistance. Par ailleurs, l'ambassade de France qui nous recommande une clinique, organise la réception du malade...
Tout est OK, a midi nous déjeunons en ville avec Saraa et ses deux enfants.


    Nous attendons maintenant l'heure du décollage fixé à 18h 55, heure locale bien sur (nous avons actuellement 6 heures de décalage);

    Quant à Gérard, il reprendra la piste direction Ulaabaator demain matin pour récupérer Robert si le corps médical juge le retour en voiture possible. Mais ce sont encore un peu plus de six cents km de trajet qui restent et pour cela et il faudra certainement compter un minimum de trois jours...

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