VOYAGE MONGOLIE 2010

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lundi 8 novembre 2010

09- CARTES et BIBLIOGRAPHIE

Carte générale aller / retour
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BIBLIOGRAPHIE ET RENSEIGNEMENTS

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08- LA FIN DU GRAND VOYAGE




Vendredi 13 Aout

     Il a fait chaud toute la nuit et le sommeil n'a pas été bien bon. Toute fois ce matin, dehors on est bien. mon montre affichait huit heures et demi au lever, mais mes fantaisies à la douane m'ont fait oublier de vérifier l'heure du pays. N'ayant jamais changé sur le territoire Casaque, il est à parier qu'hier soir je me sois couché plus tôt d'une heure ce qui expliquerais les allers et venus que je trouvais bien tardives autour de moi sur le parking.

     Cette relative fraicheur incite à régler les affaires courantes avant qu'elles ne vous mettent en nage! Et à côté d'une piscine...

     Bref, pas de crevaisons depuis quarante huit heures, donc nous votons à l'unanimité le CC et moi-même, le retour de la roue de secours sur le toit. Sa présence à l'intérieur de la cellule n'étant pas à priori un élément indispensable au confort!

     Perché sur le toit et dominant la situation comme d'autres ont pu le faire du sommet des pyramides... le vieil homme long et mince,  gardien des lieux, ne passe pas inaperçu en venant me saluer. Son discours ne m'est guère compréhensible mais j'y sens une petite pointe de demande d'aumône...

     La phrase magique, « je suis français et ne parle pas Russe », prononcée avec un large sourire ne laissant aucun doute quant à l'intérêt que l'on porte à son interlocuteur,  me sort de ce mauvais pas, renvoyant notre personnage au nettoyage de ses pelouses.

     Vérification des sangles. Tout parait aller pour le mieux, mais une petite amélioration  visant à limiter les usures aux points de frottement ne fera surement pas de mal. Les bouteilles plastiques étant en mal de ramassage un peu partout dans ces pays, la matière première est vite trouvée pour la confection de gaines plus esthétiques que mes premiers bouts de chiffons.

     Satisfait de ce début de matinée, j'arrose ça avec un bon petit déjeuner. Le gardien jardinier refuse un petit café préférant le thé boisson nationale par excellence.

     Aujourd'hui, peut-être trouverais-je (ho là là! Sur ce coup là j'ai fait fort. C'est venu tout seul!) bref, peut-être trouverais-je, ai je dit, une connexion internet.

     Alors les photos et les textes sont mis à jour de même que les réponses toutes préparées à certains mails.
Je suis dérangé dans cet énorme effort intellectuel par la porte arrière qui s'ouvre doucement. Semi fermée pour bloquer le soleil tout en permettant une certaine ventilation, elle est en train de donner le passage à mon vieux bonhomme qui  tout souriant, sort de derrière son dos une grosse grappe de raisin, tout en s'excusant de la petitesse des grains...et moi qui l'avais renvoyé à ses pelouses avec mon excuse égoïste de langage me donnant bonne conscience de ne pas lui tendre la main...Il y a vraiment des jours ou l'on est content de ne pas avoir une glace devant soi!

     Il est reparti tout aussi discrètement qu'il était venu. La matinée est sur le point de s'achever lorsque  je quitte les lieux vers, d'abord mon point d'eau puis la traversée de ce tout petit bout de Russie qui comme une langue vient boire à la mer noir et la mer Caspienne à quelques cinq cents km plus au sud. Cet itinéraire côtier sera pour une autre fois puisque la raison m'y a fait renoncer.

     Saratov sur les bords de la Volga n'est pas bien loin. Malheureusement, depuis une centaine de km, une brume ou fumée, je ne sais, obstrue la vision de l'horizon laissant à peine deviner la mutation du paysage redevenu vallonné, boisé et cultivé.

     La chaussée est  bonne. La cellule s'en plaint de moins en moins. C'est plutôt bon pour les oreilles et le moral. Mais avec cette vision limitée c'est mauvais pour admirer cet énorme fleuve que la route a la bonne idée de nous faire traverser par plusieurs ponts jouant à la marelle avec de multiples petites iles, bien au nord de la ville en l'un des endroits les plus larges. C'est superbe!


     La traversée est en passe de s'achever que côté rive droite, donc Saratov, une petite plage garnie de baigneurs attire mon attention et me fait imaginer au travers d'un grand pâté de petites maisons resserrées les une sur les autres, un itinéraire probable d'accès.

     Le passage est trouvé. Les derniers deux cents mètres en cul de sac, repérés à pied avant de les entreprendre en marche arrière. Reste cinquante mètre à travers la plage pour la baignade dans une eau bien tempérée et propre.


     Les voitures tout autour n'attendent que de ramener les baigneurs chez eux. Ce soir les lieux seront vides, donc je reste pour les garder.(N 51° 36.102, E 46 ° 12.636). La brume sera peut-être levée demain. Perdre une telle occasion serait circuler et non voyager...


Samedi 14 Aout

     Une journée calme et sans histoire ou presque. Tout d'abord cette nuit super, sans personne à côté, sauf hier au soir ou les derniers baigneurs n'en finissaient plus de faire trempette même à la nuit tombée. La petite route bivouac n'est pas large. Cinq mètre tout au plus. Alors les « baignent-tard » manœuvrent pour faire demi-tour et ne se rendent pas compte que ça gène le petit français qui, son deuxième bain terminé, voudrait dormir!

     Mais les petits Russes ne se doutent pas que le petit Français se couche aussitôt. Car s'il avait mis sa montre à l'heure en passant la douane, il ne se serait pas couché avec deux heures d'avance...!

     La ville de Saratov est importante aussi la quète d'un « Wifiste » ne devrait pas trop poser de problème. Effectivement au premier gros groupe d'immeuble rencontré le tour est joué. Il y a maintenant du travail pour mettre le blog à jour avec toutes les photos du Kazakhstan. La connexion n'est pas brillante, mais si elle ne passe pas dans la cellule, en revanche c'est jouable dans la cabine chauffeur.

     Il fait déjà chaud dehors et il faut se protéger un peu, d'autant que le temps de cette mise à jour risque d'être long. Premier cran du contact enclenché pour alimenter l'ordinateur par l'allume cigare. Les ventilateurs de la clim ne sont pas éteints et absorbé par un internet légèrement capricieux, j'en perd vite la conscience.
Deux heures plus tard, tout étant achevé je projette un petit tour en pleine ville et surtout d'y traverser dans les deux sens le grand pont qui enjambe cette Volga impressionnante.

     Oui mais une voiture dont on vient de vider la batterie, en général ça ne démarre pas... En soit, ce n'est pas un gros problème avec des câbles de démarrage et les câbles je les ai, mais pour gagner de la place ils sont été, bien sur, rangés dans une petite trappe située sous tout le matériel entassé à la place des petits strapontins passagers. Et plus particulièrement sous les trois bidons de gaz-oil que j'ai eu la bonne idée de remplir et de ne pas encore avoir utilisés. Un peu de sport ne peut pas faire de mal après ces trois mois d'inactivité!!!

     Ça tourne! A peine entré dans la ville elle même, au premier poste de contrôle, stop, me dit le bâton d'un policier. Je commence à sortir les papiers lorsque je perçois le son « carta » dans le monologue de l'homme à casquette.
  • « nietto » répond t-il à la présentation de la carte grise
  • Que veut il alors?

    ...et lui de désigner la carte routière posée sur le siège passager...
     Je descend, moteur tournant car n'ose encore l'arrêter et suis invité à le suivre, dans son bureau.
Après cinq minutes, je connais tout des bretelles de contournement de la ville, y compris celle que je retrouverai après l'avoir traversée, puisque j'insiste à vouloir le faire. Raccompagné à la voiture restée sous la garde de son collègue, c'est avec leurs souhaits de bon voyage que je m'éloigne pour la visite. La police Russe ne serait elle plus une équipe de rançonneurs de voyageurs comme si souvent décrite?

     Melons et pastèques sont légions sur le bord de la route qui mène maintenant à Voronez puis Kursk avant de retrouver Kieve après le passage dans quelques jours de la frontière Ukrainienne. Les choisir, les manger tout en buvant de gros coups, ça fait tomber la moyenne mais ça limite aussi la déshydratation! Et avec un thermomètre qui persiste à vouloir afficher 35 à 37°, il faut ce qu'il faut!

     Et puis la route est reposante avec son cadre riant mélangeant vallonnements, prairies et cultures de tournesol principalement, séparées par des arbres de plus en plus nombreux. Ce serait sans doute banal sortant de France, mais du Kazakhstan...

     A peine deux cents cinquante km plus loin il sera l'heure de planter le bivouac non loin d'un petit lac.(N 51° 23.047 E 42 ° 43.397)

Dimanche 15 Aout

     Aujourd'hui, pas de fantaisie dans le style baignade ou sieste. Ainsi après vérification et petite modification dans le sanglage de la cellule, j'ai roulé tranquillement, mais presque toute la journée.

Un petit marcher en cours de route


Cimetière en forêt

Avant Kursk, culture de tournesol


     










    
     
     La visibilité semble s'être améliorée quelque peu, mais ne permet guère les prises de photos. Le vent pousserait il jusque par ici les fumées des incendies qui, paraît il, sinistrent la région de Moscou dont nous ne sommes ici qu'à six cents petits km?
Kursk est finalement rallié en fin d'après midi et servira d'étape avant l'Ukraine maintenant toute proche.


Lundi 16 Aout

     Ne sachant plus très bien ou nous avions passé la frontière à l'aller, il me faudrait pour cela consulter le blog..., j'opte pour la ligne la plus courte. La frontière se passera donc à Sudza après être sorti de Kursk par la route de L'Gov au Sud-Ouest de la ville. La bifurcation pour récupérer la route de la frontière n'est pas très facile à trouver, mais une fois dessus, cette route toute neuve est excellente. Comme toujours le passage frontière n'est pas rapide car la logique des bureaux à visiter n'est pas d'une grande évidence.

     Premier contrôle, suivi ailleurs d'un enregistrement puis chez un troisième, contrôle de l'enregistrement et à chaque fois, chacun de saisir les données véhicule et passager qui doivent bien entendu être retranscrites en Cyrillique. Belle gymnastique pour chacun de ses fonctionnaires. Plusieurs fois je me suis dit qu'avec le passage de trois ou quatre Européens, la journée de travail doit être achevée!

     Après ces contrôle police restent le passage douane suivi d'un contrôle de sortie. Tout ceci étant assez long, le flot voiture est régulé au compte goute pour ne pas embouteiller les postes contrôle. Ainsi l'attente en voiture peut avoisiner l'heure. Heureux de posséder une climatisation dans ces moments là, car avec un thermomètre au dessus des trente cinq degrés...

     Heureusement, j'ai presque toujours trouvé beaucoup de compréhension aussi bien côté police que douanier. A l'annonce de ma non-compréhension de la langue, soit quelqu'un est resté à mes côtés pour m'aider, soit et c'est le cas le plus fréquent, ils remplissaient les papiers à ma place. Toute-fois, aucun ne m'a proposé un café ou un thé pour tuer l'attente! Là, je trouve qu'il y a une lacune...

     Comme je suis parti assez tard de Kursk, c'est sur le coup des onze heures trente que Sudza me débarrasse de mes derniers roubles avant de déjeuner à l'ombre d'un bel arbre sur ce qui pourrait être la place du village. Ne pas avoir l'estomac vide avant le passage en douane peut-être considéré comme une règle de base dans ces pays, car vous risquez une bonne fringale avant la signature du dernier papier...
Ensuite ces messieurs-dames, mangent aussi et dans les petites douanes, ne sont pas toujours remplacés durant leur absence. Mieux vaut donc laisser passer un peu de temps, avec une petite sieste par exemple et ne se présenter que lorsque le « temps syndical » est achevé. A quatorze heure je suis fin prêt pour leur rende visite.

     Deux heures et demi plus tard, l'Ukraine s'ouvre à moi et comme Sumy, la première petite ville rencontrée s'est laissé colonisé par Mac-Donald, je me dois d'y rester non pour manger une horreur, mais pour consommer leur WiFi.


Mardi 17 Aout

     Petit café chez « Mac-Do » pour les remercier de la connexion et finir tranquillement dans une salle climatisée, les réponses aux mails et dernière publication de mes mémoires dont je doute de l'immortalité!
Il est midi lorsque je suis enfin prêt, mais mon séjour chez le canard avec les odeurs de ces machins à manger et la vision de ceux qui les mangent m'ont coupé l'appétit.

     Aussi le départ est-il donné pour une nouvelle étape que je ne sens pas bien longue... Pour l'estomac on verra lorsque le désir s'en fera à nouveau sentir.

     Il fait beau et le paysage est redevenu à grandeur « Française » avec de la verdure, des vallonnements et beaucoup d'arbres. A part l'état de la chaussée qui ne va pas en s'améliorant, alors qu'elle était agréable depuis plusieurs jours, ce cadre est reposant et n'incite pas à faire « ronfler le moulin »!

     Je regrette un peu de n'avoir pas pris la frontière de l'aller, en continuant la route de L'Gov en sortant de Kursk, car la route actuelle descend droit au sud ouest pour aller se jeter sur le grand axe Kiev-Charkiv. Et dans ces pays, qui dit grand axe, dit route sinon défoncée du moins bien endommagée par le trafic. Deux cents cinquante km pour aujourd'hui seront suffisants, d'autant que je me suis trouvé un sympathique petit coin à l'écart de la grande route.(N 50° 14.717 E 32 ° 54.60)

Mercredi 18 Aout

     Six heures et il tombe quelques gouttes. La question se pose de rester perché sur mon promontoire mi herbe, mi terre ou s'il ne serait pas opportun d'en descendre avant que ça ne devienne boueux!
L'heure matinale emporte la décision: j'ai besoin de repos!

     Bonne décision, car le ciel non uniformément gris laisse présager que ça ne durera pas et ça n'a pas duré!
Du reste même les vaches sont de sortie et comme je pressent la visite du berger d'ici peu, je me dois de me rendre présentable et décide le repos suffisant...

     Je cherche vainement sur la carte le moyen de m'échapper de la grande route mais en vain. le grand axe Kiev-Charkiv rejoint, s'avère être une autoroute. La chaussée n'y est pas meilleur pour autant. Et la pluie s'est invitée au voyage. Les travaux aussi et ce ne sont pas moins d'une bonne trentaine de km qui vont être parcourus à cinquante à l'heure. Je la regrette de plus en plus ma petite douane de l'aller...

     « Ça devient ennuyeux le récit de ce voyage pensez vous, il ne se passe plus rien. Je suis désolé pour vous, mais vous m'en voyez ravi. »

     A peine je venais de finir l'improvisation de cette chansonnette sous une pluie battante qu'une voiture me double tout avertisseurs urlants pour me prévenir de l'imminence d'une « action ».

     A cet instant, le bruit soudain provenant de l'arrière gauche ne laisse aucun doute. L'automobiliste m'avait vu bien à plat...et je suis en une fraction de secondes sur la jante. Heureusement le quatre cylindres n'est pas en train de « ronfler » et l'arrêt est rapide. Seule la réflexion est lente! Cette pluie va s'arrêter et j'attends tranquillement ou bien elle va durer et il faut mettre le ciré!
Deuxième solution retenue. Vous ne vous y attendiez pas à celle là?
Faignant ce matin mais héros maintenant...

     Ciré tout neuf sur le dos, escalade sur le toit, descente de la roue, mise en place du triangle et douche à chaque passage de camion qui ne se donne surtout pas la peine se s'écarter un peu.
Première génuflexion pour mettre en place le cric et ...crac!!!...le pantalon du beau ciré tout neuf déchiré de l'entre jambe jusqu'au genou.
Comme tout à une fin, même les changements de roue et la pluie, c'est au tout dernier tour de clé sur le dernier écrou qu'un rayon de soleil apparaît... Ah!!!...si j'avais été un peu plus faignant...

     Roue bien crasseuse et mouillée montée dans la cellule, ciré dans le même état mais pas dans la cellule lui...(Mon pauvre Robert, si tu voyais ça!...) maintenant mon Gérard tu n'as plus de roue de secours... Ah si, j'oubliais, il y a celle toute neuve sous le châssis dont personne encore n'a su trouver le mode d'emploi... Merci tout de même aux quelques uns qui ont tenté d'ébaucher une solution. Apparemment je n'ai pas de lecteur chez Mitsubisi...

     Enfin, « bref! » comme disait « Pépin » parce que là c'en est un...
...pas compris???... c'est pas grave, nous somme le matin et le neurone se réveille.
…Mais non pas le votre!...le mien!

     Bref...il faut réparer. Je ne suis plus très loin de Kiev, une cinquantaine de km. Mais si vous ne connaissez pas la loi de «  L'emmerdement maximum », comme il m'est déjà arrivé d'en faire la vérification, on va agir au plus vite.

     Premier bilan, non loin du lieu de crevaison, le pneu n'a pas supporté ce deuxième éclatement de chambre à air: bon pour la poubelle. Son flanc a pris une forme d'accordéon qui n'engage pas à négocier le bien fondé du diagnostic.

     Le réparateur ne veut pas tenter d'attraper le belle roue de secours toute neuve et le marchant de pneu voisin n'en a pas de cette dimension. Il faut tenter Kiev. Là, c'est décidé sur un bon coup de « raz-le-bol », changement des deux pneus rescapés du voyage.

     Le « raz-le-bol »  continuant, tout chaussé de neuf ou presque, je bondi sur l'autoroute direction L'Viv à l'ouest du pays pour en finir au plus vite...

     C'était sans compter avec le beau temps de retour et un bon petit bivouac bien tranquille a quelques tours de roue de Novograd-Volynskiy (N 50°37.316 E 27°36.056) 

Jeudi 19 Aout

     Bonne matinée de détente à écrire ces dernières nouvelles. Il fait beau et la nuit a été excellente. Voici longtemps que je n'étais rentré dans un sac de couchage fermé et que quelques fenètres n'étaient pas grandes ouvertes.

     Ce soir, je devrais être tout proche de la Pologne, voire en Pologne, après avoir suivi l'axe Rivne, Luts'K puis la frontière d'Ustyluh... « à la louche » trois cents petits km. Ce sera la dernière véritable frontière matérielle, avec ses papiers et attentes. Ça sent vraiment l'écurie... Même si vu de France ce n'est pas encore la porte à côté, vu de Mongolie...je suis arrivé.

Des arbres...que c'est beau!
     Le ciel très chargé me réserve deux gros orages que l'on ne traverse malheureusement pas vraiment! Le CC en avait pourtant besoin...

     Finalement le GPS, redevenu capable de faire du routage avec sa carte Europe, en a décidé autrement. Et comme j'ai décidé de ne plus le surveiller, me voici sur une route légèrement plus nord. Kovel' sera donc la dernière étape Ukrainienne. Petite cité assez sinistre de ce que j'ai pu en voire, c'est avec beaucoup de mal que le petit coin bivouac est déniché.(N 51°12.843 E 24°41.142) En contre partie, la présence de plusieurs bornes d'eau lui donne un petit air de confort. Dépenser l'eau sans compter pour une bonne douche, quel plaisir!

Vendredi 20 Aout

     Pas pressé, je ne prend la route que vers les onze heures pour parcourir la soixantaine de km me séparant de cette ultime frontière.

     Le temps n'est pas beau et la pluie menace. Les trente premiers km ne sont pas en bon état, mais l'autoroute en construction est terminée sur le reste du parcours.

A l'approche de la frontière, premiers camion en attente...

     La file de camion en attente est impressionnante. Celle des voitures tout autant, mais cachée sur la droite des camions, je ne l'entrevois qu'une fois engagé sur leur gauche. Le fonctionnaire en charge de la régulation m'arrête et faute de dialogue possible me fait signe de continuer ma route, me retrouvant ainsi en queue de peloton de la dernière vague d'automobilistes en cours de contrôle, loin devant tous ces pauvres diables qui ont eu la malchance d'être sur la bonne file et qui ne sont pas prêt d'en finir d'attendre. Ce n'est pas pour autant que ça va vite car une bonne cinquantaine de voitures sont devant moi. Il est une heure à ma montre, peut-être suis arrivé à la pause?

     Finalement chez les Ukrainiens tout est fini en une bonne heure, attente comprise. Pour la suite, ce doit être du gâteau puisqu'il s'agit de rentrer en Europe...

     Moi qui croyais débarquer dans une douane inconnue, la queue y est immense. Comme il m'est signifié par un premier policier de régulation et d'un geste très vague, désignant à mon sens le camion à mes côtés, volontairement cette fois, j"emboîte "la roue" à la semi-remorque voisine et remonte ainsi 500 bons mètres de file de voiture gentiment rangée sur la gauche... Bien sur je me fais cueillir à l'arrivée par le policier de service qui après ce que je suppose être une grande remontrance,  ne trouve d'autre solution pour me faire dégager le passage que de m'envoyer encore plus en avant.

     Bravo Gérard, sur ce coup tu a gagné trois bonnes heures.

     En effet, ici on bat des records. Je viens d'arriver à l'arrière de cinq files de voitures en parallèle,


formées d'une cinquantaine de véhicule chacune. Quatre heures et demi plus tard je suis en présence du fonctionnaire des douanes qui liquide mon passage en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire! Les deux douanes tout compris: cinq heures et demie d'attente dont un quart d'heure de formalités. La série frontière fini en fanfare. Heureusement qu'il y a l'ordinateur et que le temps est frais!...et si je n'avais par deux fois doublé plus de 500m de queue, je crois que j'y passais la nuit!

     Le soleil est timidement de retour au travers de gros nuages blancs et gris, l'herbe est verte, la route presque très bonne. Cent cinquante km suffirons, je m'invite sur le parking Leclerc à Lublin.



Samedi 21 Aout

     Je profite de l'excellente connexion trouvée à l'entrée du parking, pour estomper un peu ma méconnaissance totale du Polonais. Vive internet!

     Petite visite de la vieille ville très jolie et puis en route plein ouest pour Radom et Wielun que je n'atteindrai pas car un gros coup de barre en fin de matinée, après 60 km seulement, me cloue à la sieste pour une heure!

     Sous un beau soleil inattendu, la route est superbe à tous les points de vue, sauf que lente à circuler, car perpétuellement en agglomération. Il me faut me réhabituer à la circulation qui est importante et au prix du carburant: Merci l'Europe, 1€20 le litre de diesel.

     Mais tout est propre et ma fois très coquet, contre toute attente! Quel changement. Pour un peu, on se croirait chez soi! Une trentaine de km avant Wielun, une belle petite auberge me permet de faire un copieux repas et de trouver un coin de bivouac super au dos de la maison dans un joli petit bois de pins.(N 51° 17.51 E 18 ° 50.045)

Dimanche 22 Aout

     Je n'arrive pas à venir à bout du breakfast de l'auberge que je quitte avec le super beau temps annoncé hier à la télévision locale...je reprend des habitudes de consommateur!

     La campagne est assez plate, mais tout respire la propreté sur cet axe routier ou toutes les habitations sont joliment arrangées avec des pelouses tondues et des fleures, le tout étant bien souvent neuf. Je n'ai pas connu la Pologne d'avant l'Europe, mais ce n'est pas l'image que je m'en faisais! La route est toute neuve et sa signalisation irréprochable. Même une fois entré en ville, le numéro de route est régulièrement rappelé. Des exemples à suivre...

     A partir de Wroclaw, je suis conduit à la frontière de Zgorzelec par une magnifique autoroute gratuite.
C'est la même qui va continuer en Allemagne sur huit cents km pour me ramener en France ou finira ce beau rêve.